Portraits

Un parcours vers mon trésor caché

J’ai toujours senti qu’au fond de moi se cachait une Élodie plus grande, plus forte, plus brillante sans jamais réussir à l’incarner pleinement. Et si pendant toutes ces années, j’avais juste choisi de ne pas emprunter ce parcours vers mon trésor caché par peur de la laisser prendre sa place? 

Cet article est le début d’une série d’articles dédié à la relation à soi de divers invité(e)s, peut-être en feras tu partie. Il s’agira de mettre en lumière le parcours de chacun dans sa quête vers son trésor caché. Parce que oui, il existe autant de route possible que d’être humain et chaque expérience est unique. Pourtant, à travers le récit de l’autre, on se rend compte que nous ne sommes pas seuls sur ce chemin. Un peu de nous se cache dans son histoire. 

Avant d’aller à la rencontre de ceux et celles que j’aurai l’honneur d’interviewer, il m’a paru essentiel de revenir à mon propre parcours.

Une enfance heureuse mais…

Plus jeune, j’étais une enfant très spontanée, joyeuse, créative, transparente, sensible, studieuse, créative, vivante. Pourtant, je ressentais déjà une forme de mal être. Communément, on a tendance à le définir comme de la timidité. Mais c’était bien plus que ça! C’était le genre qu’on explique pas et qui passe par divers sentiment : 

  • ne pas être à ma place, 
  • un décalage avec les autres sans comprendre en quoi
  • une dualité qu’on ne peut expliquer
  • sans parler des complexes, etc. 

Cela dit, j’étais si bien entourée avec une vie bien remplie (oui aller à l’école et danser non stop sur son temps libre, c’est une vie bien remplie), je n’avais absolument pas le temps de conscientiser toutes ces choses. Mais, dans le secret, c’était là, se nourrissant de chaque faiblesse de mes moments de vie, de chaque expérience douloureuse. 

En observant autour de moi et à travers certains évènements j’ai compris très tôt qu’il fallait que je sache me faire petite, discrète, ne pas trop parler ( pourtant, j’étais médaille d’or du bavardage en classe!), pas trop exprimer ses émotions et j’en passe. J’avais conscience que la vie n’était pas si simple et que mes parents se donnaient corps et âmes pour nous offrir la plus belle enfance possible (et ils ont réussi, je ne les remercierais jamais assez!). Je me devais de bien faire les choses pour qu’ils soient fiers de moi mais surtout pour ne pas en rajouter à leur soucis. 

Par ailleurs, étant l’aînée d’une fratrie de trois, j’avais cette grande responsabilité de devoir montrer l’exemple. J’ai toujours essayé de faire au mieux, mais secrètement je rêvais d’avoir eu un grand frère ou une grande sœur qui m’aurait montré la voie. Parce que jusqu’à récemment je culpabilisais de n’avoir jamais vraiment su être à la hauteur de ce rôle. Une autre faille qui a continué à grandir en moi petit à petit.

Avec tout cela, la petite fille pétillante et insouciante que j’étais, est devenue, en grandissant, de plus en plus sage et sur la retenue. 

Mais, encore une fois, je n’avais pas le temps de conscientiser la chose. Jusqu’à la fin du lycée, j’étais très entourée : ma famille, mes cousin(e)s, ma bande de copains. On se voyait en permanence. Il y avait toujours un évènement, une fête, une sortie, bref la belle vie. Et toujours tapis dans l’ombre, ce sentiment de décalage, ce petit truc qui cloche chez moi, comme si je n’étais pas assez et trop à la fois. Mais les moments de partage, de rires et l’amour que je recevais, étaient assez forts pour les enfouir profondément.

L’entrée dans l’âge adulte : face à mes parts d’ombre

La fin du lycée arriva et malgré les promesses et une volonté de garder le contact, la réalité de la vie nous avait rattrapé. Mes cousin(e)s, ma bande de copains, avec qui j’avais grandi depuis le CP, se sont éparpillé aux quatre coins de l’île; certains à 8 000 km et au-delà (moi y compris). Les années passaient, les rencontres se faisaient plus rares, les moments partagés s’effritaient. Chacun était pris par ses projets, ses nouvelles rencontres, la construction de sa vie d’adulte. Me voilà face à moi-même, confrontée à ces failles qui étaient restées mineures tant que je vivais dans mon cocon, entourée et protégée.

C’est alors que j’ai réalisé : j’étais une “grande fille” et je devais faire le deuil cette époque de ma vie! Me faire ma propre place, créer de nouvelles connexions, accueillir de nouvelles personnes dans ma vie. C’était le début du vrai face-à-face avec mes peurs, mes doutes, mes insécurités.

Fort heureusement, à cette période là j’avais un pilier! Celui qui malgré tout serait, je le croyais, toujours à mes côtés : le premier amour de ma vie. Il a été pendant de longues années le garant de mon amour pour moi et de ma valeur. Grâce à lui, je pouvais avancer en ayant un reflet agréable de ma propre personne. Il représentait un refuge derrière lequel je pouvais me cacher tout en expérimentant une vie sociale épanouie par procuration.

Mais derrière les portes closes, j’étais de plus en plus anxieuse, de plus en plus dépassée de me sentir si étrangère au monde et je vivais cette relation dans l’incompréhension totale de son choix d’être dans ma vie. Pourquoi était-il avec moi? Qu’aimait-il chez moi? M’aimait-il vraiment? En parallèle, sa présence dans ma vie me rassurait dans l’idée que s’il m’aimait c’est que peut-être je valais un peu quelque chose. Alors je m’accrochais désespérément à lui.

J’étais convaincue que je n’étais pas assez bien, pas assez intelligente. Selon moi, il valait mieux que je me taise, de peur que les autres ne s’en rendent compte également.  

Alors je suis devenue de plus en plus distante, silencieuse, solitaire et effacée. Je me comparais sans cesse aux jeunes femmes autour de moi – si belles et pleines d’esprit avec cette aisance naturelle pour capter l’attention et connecter à autrui. Plus je me sentais intimidée, plus j’avais envie de m’enfoncer dans le sable. 

Et pourtant, j’ai toujours eu cette force de savoir bien m’entourer. Même si je ne m’aimais pas et que j’avais ce besoin d’être validée par l’autre, je savais choisir avec soin les personnes que je laissais entrer dans ma vie. Aujourd’hui, peu importe la distance physique ou la fréquence de nos appels, nous restons connectés par ce rayon d’amour qui un jour nous a uni. 

La plus challengeante des rencontres

En 2016, j’en ai eu assez.
Assez de me cacher, de me sentir en décalage, assez de vivre avec cette “timidité” pesante.
Alors j’ai décidé de me confronter à moi-même! Sans le savoir, j’ai commencé à prendre la voie du développement personnel.

Je suis sortie de ma zone de confort en participant à des : 

  • ateliers de prise de parole, pour apprendre à m’adresser clairement à un auditoire 
  • meetups, pour rencontrer du monde, m’obliger à aller vers des inconnus et me sentir plus à l’aise à leur contact
  • des cours de théâtre, pour oser enfin me montrer, m’exprimer, lâcher prise
  • des conférences, etc. 

En bref, j’ai commencé à essayer plein de choses diverses et variées pour tenter de me libérer de mon enfermement mental, me sentir à ma place et légitime dans ce monde. Je peux te dire que ça n’a pas été chose aisée. Je ne compte pas le nombre de fois où je me suis sentie comme un ovni, où j’ai voulu m’enfoncer dans mon siège et disparaître. Il y a aussi toutes ces fois où je suis rentrée en pleurs des cours de théâtre parce que je n’avais pas réussi à “jouer le jeu”. 

À côté de ça, je ne compte pas les beaux moments de découverte et de partage ainsi que les merveilleuses rencontres. Sans le voir, j’étais en train d’en apprendre tellement, sur la vie, les autres et moi-même. 

En 2019, tout s’est intensifié lorsque j’ai démarré une activité de marketing de réseau. Réussir dans ce genre d’activité requiert un niveau de mindset élevé. Donc, je te passe le détails des heures passées en zoom mindset, les livres lus, les moments d’introspections poussées, les webinaires, les séminaires, les programmes et évènements de développement personnel d’envergure auxquelles j’ai participé. 

Ce parcours a été très riche. Il y a eu des déclics, des tentatives de changements, des moments de motivation intense, puis des rechutes. De véritables montagnes russes émotionnelles, au point d’en être dégoûtée, à ne plus me supporter. Désormais, j’avais conscientisé mes blessures, j’avais les outils, je comprenais les mécanismes humains, mes mécanismes, mes cheminements de pensées.  Pourtant plus j’en savais, moins j’avais l’impression d’avancer. J’ai touché le fond, et dans ce brouillard, tout ce que j’avais construit s’est effondré.

Et c’est là que quelque chose de nouveau a émergé. Une lumière discrète, fragile, mais vraie. Je me suis rendue compte que tous ces efforts, tous ces échecs, étaient en réalité des ponts vers moi-même. Oui, dans ce parcours, j’ai appris, sans m’en rendre compte, à mieux m’accepter, à aimer des parties de moi que je n’aimais pas. J’ai accepté que moi aussi j’avais des qualités, des points forts. Et petit à petit, j’ai repris ma place dans ma vie, j’ai intégré le fait qu’avec ou sans mon compagnon j’avais de la valeur. J’ai découvert peu à peu ce trésor caché grâce à ce parcours.

Aujourd’hui, je peux le dire : JE M’AIME. Quand bien même cette affirmation n’est pas encore ancrée à 100%, je peux mesurer le chemin parcouru depuis le moment où j’ai décidé de m’autoriser à être moi. Il y a encore des choses que j’ai dû mal à accepter, des failles pas complètement fermées. Mais je continue d’apprendre à me parler avec douceur et amour, à honorer mes qualités au lieu de nourrir ces failles car elles ne me définissent pas. Ma foi est devenu un de mes piliers. Elle m’accompagne, m’apaise et me guide. Je m’aime dans mes lenteurs, dans mes maladresses, dans mes recommencements. J’ai compris que m’aimer, ce n’était pas d’être parfaite mais accepter d’être en chemin, encore et encore.

Mon histoire n’a rien de larmoyant et tant mieux! En revanche, si tu t’y reconnais même un peu, saches que tu n’as à rougir de tes blessures ou de ton chemin vers leur guérison.

Peu importe le temps que ça prendra, persévère. 

Ton trésor caché…

Ce premier article ouvre une série de rencontres avec des âmes lumineuses, des personnes qui, elles aussi, ont appris, apprennent à se (re)découvrir à travers leur propre parcours vers leur trésor caché.
Chaque mois, je partagerai un nouveau portrait, une nouvelle histoire, un nouveau reflet.

Parce qu’en racontant l’autre, on continue de se raconter soi.
Et peut-être qu’ensemble, nous apprendrons à laisser briller la version la plus vraie, la plus belle, la plus vivante de nous-même.

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1 commentaire

  1. Flow a dit :

    J’adore ! Le format, le témoignage, tout ! On dit souvent qu’elle ou lui a eu une enfance heureuse , donc il n’a pas eu de problème dans sa vie.. et pourtant. Merci pour cette transparence 🌸

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